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Désirances

Silence. Nuits froides, sans sommeil, sans rêve. Juste l’attente. Les regards se cherchent ou se fuient. Les mots se sont tus, les paroles sont inutiles. Pieds meurtris, vêtements souillés. Dans les mains, les restes de toute une vie passée. Vague mémoire, lien fragile pour ne pas s’oublier. L’inconnu, une route sans promesse juste parsemée d’espoir. Rupture, sur l’immensité bleue d’une mer frontière, d’une mer cimetière. Mains tendues, se referment sur un mirage. Dans l’écume, le silence des larmes.

Tumultes

Les pierres des murs s’effacent dans des lézardes linéaires. Le silence lointain étouffe les lignes oubliées qui serpentent sur chaque façade. La porte de bois rongée par les morsures du temps, marque le passage vers l’inconnu. Ici la mémoire s’est arrêtée de voyager. Paroles éteintes, seuls les objets semblent vouloir garder un passé qui n’est plus. La toiture n’est qu’espaces entrouverts d’où s’immiscent les rumeurs du vent, le ruissellement de l’eau, la douceur des nuits d’été.

Sur la grosse pierre devant l’entrée, la clé rouillée se dilue dans l’âpreté rugueuse. La vieille faux ne danse plus dans les herbes folles. Elle porte encore sur son tronc de bois la trace des mains qui l’enserraient autrefois.

Dehors, à l’angle nord, le vieux puits garde ses secrets. Son dôme porté fièrement, porte invisible les marques du temps. Il ne donne plus d’eau, mais celle-ci patine inlassablement ses flancs. L’écho du temps qui passe y résonne encore. Ainsi le temps trouve ici un allié compagnon d’un voyage souverain.

La treille métallique porte encore les rameaux noueux du figuier. Courbes, lignes, cassures se confondent avec le bois noirci. Dernières survivances d’un monde nu.

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